Blizzard engage de nouveau des poursuites contre les vendeurs de logiciels de triches

Une nouvelle fois, Blizzard engage des poursuites contre le studio allemand Bossland, spécialisé dans la commercialisation de logiciels de triches. Mais cette fois, Blizzard assure ses arrières et engage son action devant les juridictions américaines.

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On sait Blizzard toujours très prompt à prendre des mesures parfois radicales contre la triche et plus encore dans le cadre d'Overwatch au regard des ambitions compétitives du développeur -- les tournois souffrent évidemment mal la présence de tricheurs. Ainsi, début juin, Blizzard annonçait une première vague de suspensions de comptes et à en croire les joueurs concernés sur les réseaux sociaux, les bannissements sont réellement permanents (même en rachetant une nouvelle copie du jeu, le joueur est de nouveau suspendu après quelques heures de connexion).
Et manifestement, le développeur poursuit aujourd'hui sa croisade en s'attaquant à la source de ce problème de triche puisque Blizzard engage (de nouveau) des poursuites contre le studio allemand Bossland, qui conçoit et distribue un logiciel de triche cette fois pour Overwatch, permettant notamment de localiser alliés et adversaires sur la carte, avec leur nom et nombre de points de vie.

Ce n'est pas la première fois que Blizzard cible Bossland puisque six actions ont déjà été engagées ou sont encore en cours contre le studio, devant les juridictions allemandes -- dont une au moins en début d'année donnait raison à Bossland, condamnant Blizzard à payer les frais d'avocat du studio (les tribunaux allemands faisant la distinction entre la vente de logiciels de triches et leur utilisation, mais les plus hautes juridictions teutonnes doivent encore se prononcer sur le fond de l'affaire en octobre prochain).
Point notable ici, manifestement afin d'augmenter ses chances et éviter un nouveau revers, Blizzard initie cette fois son action contre le studio allemand devant les juridictions californiennes, dont la jurisprudence est traditionnellement moins favorable aux vendeurs de logiciels de triche.

Pharah
Ange

Et pour fonder son action, Blizzard développe plusieurs séries d'arguments de la violation de propriété intellectuelle (puisque le hack modifie au moins partiellement le code du jeu, propriété de Blizzard) à la concurrence déloyale ou le préjudice économique subi directement ou indirectement par la commercialisation du hack (Bossland revendique 260 000 utilisateurs qui s'acquittent tous les mois d'un abonnement de 12,95€ qui, selon Blizzard, nuisent à l'expérience des joueurs qui ne trichent pas. Toujours selon Blizzard, le studio allemand encourage en outre les joueurs à aller à l'encontre des conditions normales d'utilisation du jeu -- les joueurs convaincus de triches sont définitivement bannis du jeu, et en réaction, Bossland indiquait à ses abonnés travailler à de nouvelles méthodes pour passer au travers des contrôles. De quoi démontrer, selon Blizzard, que le studio est pleinement conscient d'agir en violation des conditions normales d'utilisation d'Overwatch et oeuvre sciemment contre les intérêts légitimes du développeur.
Ce n'est pas la première fois que Blizzard mène ce type d'actions et développe ces arguments, mais ici, le groupe américain engage des poursuites contre un studio allemand devant des juridictions américaines. Le droit international appréhende parfaitement ces litiges -- et pour s'assurer que les tribunaux californiens se déclarent compétents pour entendre le litige (nécessitant que les faits soient rattachés au moins partiellement à la Californie), Blizzard souligne dans sa requête subir un préjudice en tant que ressortissant américain, que Bossland fait travailler des développeurs américains ou encore que le hack est aussi proposés à la vente à des joueurs américains. Si l'on imagine que les juges californiens se déclareront compétents, on sera néanmoins curieux de découvrir si leur décision (en faveur de Blizzard ou non) bénéficiera d'une force exécutoire aussi sur le territoire allemand -- en principe, les accords internationaux sont là pour ça mais les arcanes du droit international sont parfois nébuleuses.
En attendant que le litige ne soit tranché, on retiendra quoiqu'il en soit que Blizzard réclame des sanctions exemplaires contre Bossland -- manifestement le passif entre les deux studios reste dans les mémoires. Blizzard entend d'abord agir sur un plan financier, évaluant son préjudice à 150 000$ par copies du hack commercialisées ; mais aussi sur un plan plus technique puisque Blizzard réclame toutes les sources techniques du hack, avant que sa commercialisation ne cesse et que les copies en circulation ne soient détruites. Et pour faire bonne mesure, le studio entend aussi obtenir une copie des listings de clients de Bossland -- en plus d'augurer une nouvelle vague de bannissements, on imagine que la mesure a aussi vocation à faire réfléchir les joueurs qui ne voudraient pas conditionner la conservation de leur compte à la décision de justice.

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