Un ticket d'entrée dans l'Overwatch League (S2) évalué entre 35 et 60 millions de dollars

Avant le lancement de la ligue Overwatch, le ticket d'entrée dans la compétition était évalué à 20 millions de dollars. Aujourd'hui, alors que la ligue dépasse ses objectifs, le coût pourrait être réévalué à la hausse -- mais pour quels investisseurs ?

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On se souvient qu'avant le lancement de la première saison de l'Overwatch League, des indiscrétions laissaient entendre que le ticket d'entrée dans la ligue (permettant donc à une équipe d'intégrer la ligue en tant que franchise) était vendu quelque 20 millions de dollars. Le coût paraissait alors colossal pour une franchise d'e-sport et pourtant, non seulement les douze franchises ont trouvé preneur mais jeudi dernier lors de la présentation des comptes trimestriels d'Activision Blizzard et de Blizzard Entertainment, Bobby Kotick et Mike Morhaime évoquaient l'entrée de nouvelles équipes dans la ligue, à un tarif revu à la hausse.

Une ligue plus attractive

Car selon ESPN qui se fait l'écho de « plusieurs sources internes à la ligue », l'Overwatch League aurait déjà dépassé ses premiers objectifs financiers -- alors même qu'on n'en est qu'à la première des quatre étapes de la première saison. Plus concrètement, ces sources évoquent notamment l'accord de diffusion de la ligue sur Twitch, qui aurait déboursé 90 millions de dollars pour diffuser les deux premières saisons de la compétition, auxquels s'ajoutent les sponsorings des autres partenaires officiels de l'événement -- HP, qui aurait déboursé 17 millions, ou Intel dont le contrat s'élèverait à 10 millions, en plus de Toyota, T-Mobile et Sour Patch Kids, également partenaires de la compétition.
En d'autres termes, alors même que la première saison est encore loin d'être achevée, les équipes auraient déjà amorti environ la moitié de leur investissement intial, augurant sans doute des bénéfices rapides, dès la saison 2.

Et si l'Overwatch League suscitait des doutes avant son lancement, ces premières retombées financières tendent à augmenter son attractivité économique, permettant donc d'en réévaluer le ticket d'entrée. Toujours selon des sources internes (qui ont peut-être intérêt à gonfler un tantinet leurs chiffres), ce coût d'entrée dans la ligue pourrait ainsi atteindre entre 35 et 60 millions de dollars par franchise, tout en restant rentable pour les acquéreurs -- comme par exemple Wesley Edens, propriétaire des Bucks de Milwaukee (une franchise de basket évoluant en NBA), qui s'était déjà manifesté peu avant le lancement de la saison 1 de la ligue.

Mais pour quels investisseurs ?

Shanghai Dragons

Pour autant, tout n'est peut-être pas rose pour l'Overwatch League, dans la mesure où la ligue devra aussi réussir à surmonter les réticences des éventuels acquéreurs. On le sait, la ligue souhaiterait élargir le spectre de ses équipes, notamment en recrutant des équipes européennes et asiatiques, pour contrebalancer la surreprésentation des équipes américaines (aujourd'hui, neuf des douze équipes de l'OL représentent des territoires américains, en considérant en outre que les Seoul Dynasty et les London Spitfire sont détenus par des groupes américains -- seuls les Shanghai Dragons sont effectivement détenus par un groupe chinois pour représenter une franchise chinoise).

Or, si les entrepreneurs américains revendiquent une culture du risque en affaires (prompts à faire des paris financiers dans un environnement où l'échec est facilement accepté entre deux réussites), les investisseurs européens ont la réputation d'être bien plus prudents, appréciant davantage les investissements sûrs, offrant une certaine visibilité ou ayant fait leurs preuves, ce qui n'est pas encore vraiment le cas de l'Overwatch League -- Riot Games s'était notamment heurté à cette frilosité avec les European Championship Series de League of Legends.
Quant à l'Asie, si les acteurs locaux disposent de budgets colossaux et d'une culture de l'e-sport déjà très ancrée, l'Overwatch League se heurte néanmoins à une culture locale très régionaliste (les acteurs locaux sont prompts à investir en Asie, moins dans des projets internationaux -- d'autant que la législation locale peut parfois freiner ces investissements extérieurs, comme en Chine) et que le marché local de l'e-sport est déjà encombré (plusieurs acteurs de l'e-sport ont investi dans des équipes de League of Legends et voient manifestement d'un mauvais oeil qu'une nouvelle ligue tente de leur prendre des parts de marché et des sponsors -- a fortiori après que Blizzard a sabordé l'APEX, le premier tournoi coréen d'Overwatch).

Dans ce contexte, Activision Blizzard pourrait peiner à trouver des acquéreurs européens et asiatiques prêts à débourser quelques dizaines de millions de dollars dans une franchise Overwatch. Raison qui fait dire aux sources internes de la ligue que des acteurs américains (comme certains groupes sportifs américains possédant déjà des équipes de football en Angleterre, notamment) pourraient être les meilleurs investisseurs... dans des franchises européennes ou asiatiques.
Rendez-vous dans les mois à venir pour découvrir si de nouvelles licences sont accordées (Activision promet des annonces dès cette année) et surtout à qui.

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