Overwatch 2 retardé du fait de Bobby Kotick ?

Dans la foulée de l’acquisition d’Activision Blizzard par Microsoft, Bobby Kotick (le président d’Activision Blizzard) multiplie les interventions et interviews, notamment pour expliciter les raisons de cette vente, précisément actuellement. Le patron y développe abondamment les arguments qu’il adressait récemment à ses salariés – à l’heure où l’industrie du numérique est progressivement accaparée par les colosses du secteur (les GAFAM), les acquisitions qui permettent des synergies deviennent une nécessité pour préparer l’avenir.

Dans les colonnes de VentureBeat, Bobby Kotick est néanmoins aussi interrogé sur le timing de cette vente : le contexte judiciaire autour d’Activision Blizzard (poursuivi par la justice californienne) et le cours de bourse en berne de son groupe n’expliquent-ils pas aussi l’opération, permettant ainsi à Microsoft de s’offrir Activision Blizzard à moindre coût ?
Or selon Bobby Kotick, le cours de bourse de son groupe ne s’explique pas par les déboires judiciaires d’Activision Blizzard, mais par les retards de lancement de certains jeux phares du studio. Et de mentionner les reports de sorties d’Overwatch 2 et Diablo IV. En d’autres termes, selon le patron, la baisse du cours de bourse n’est pas liée au management (en partie de sa responsabilité), mais à la capacité de production des développeurs.

Une opinion manifestement peu au goût de Tracy Kennedy, productrice d’Overwatch. Sur Twitter, elle enjoint Bobby Kotick à « parler des multiples projets autour d’Overwatch 1 » qu’il aurait imposé aux équipes de développement et qui auraient ensuite été annulés, faisant ainsi « perdre des mois aux développeurs d’Overwatch 2 ». Selon la productrice, les retards du prochain opus du shooter seraient donc directement imputables au patron d’Activision Blizzard.
Et pour enfoncer le clou vertement, elle poursuit en estimant que Bobby Kotick « se cache derrière des boucs émissaires parce [qu’il est] un lâche ». « Le monde entier se souviendra de vous comme d’un fumiste avare et vous ne pourrez rien y changer ; nous vous avons survécu et nous avons gagné, bye ! ». Une dernière réplique qui inclinerait en faveur d’un départ de Bobby Kotick lors de la finalisation de l’acquisition d’Activision Blizzard par Microsoft. L'avenir le confirmera ou non.

Pour mémoire, de longue date, le développement d’Overwatch 2 soulève un certain nombre de questions : sa date de sortie a plusieurs fois été envisagée puis manifestement repoussée et on se souvient surtout du départ de Jeff Kaplan, la principale figure publique de la licence depuis le lancement du premier opus et qui quittait Blizzard en avril de l’année dernière, manifestement dépité par un environnement délétère au sein du studio – plusieurs mois avant que n’éclatent les révélations puis les poursuites de la justice américaine sur les conditions de travail chez Blizzard. Du fait des décisions erratiques de son patron ?